Une maison d’édition privilégiant le dessin non narratif, six auteurEs sur les murs dès la deuxième semaine de mars. Pour présenter son catalogue et inaugurer l’exposition, Benoît Préteseille nous fait l’honneur de sa présence, samedi 11 à partir de 14h.
Benoît Préteseille réalise des bandes dessinées pour Cornélius, la Cinquième couche, plus récemment Atrabile. Dans sa propre structure éditoriale, il compile les images des autres. « ION se propose de publier des livres tournant autour du dessin, une collection de petites brochures aux frontières du livre d’artiste et du recueil d’illustration. Il y a de multiples découvertes à faire, des travaux inclassables, des dessinateurs de bande dessinée, des illustrateurs, des tatoueurs, des photographes, qui cultivent en parallèle de leur travail officiel une pratique du dessin parfois secrète, originale et expérimentale. C’est là que ION ira chercher. »
Il y a ainsi chez Benoît une saine obsession du partage et de la transmission. Son travail d’auteur est d’ailleurs presque exclusivement axé sur la création artistique, ainsi qu’aux œuvres qui continuent de le fasciner. Ses poésies biographiques ouvrent un espace d’exploration (Picabia, Duchamp, Dada), ses évocations littéraires incitent à lire ou à relire (Fantomas, L’Écume des jours). Et toujours reviennent ces questions sur la place de l’art dans la société, la corruption du succès et de l’argent que résument parfaitement les ultimes réflexions de son Marcel Duchamp, quincaillerie (Atrabile, 2016) : « un artiste affronte la liberté la plus absolue, a le pouvoir et le devoir de chercher des voies nouvelles. Il faut travailler pour soi-même. Le danger c’est de devenir un professionnel qui resterait dans le cadre de la société. L’avenir est aux francs-tireurs, aux marges. Si aujourd’hui les institutions veulent des objets dans un certain goût, il faut vite faire autre chose, essayer de créer de nouveaux mystères. » Comme une profession de foi. Sur le sujet, lire aussi L’excellente Histoire de l’art macaque (Cornélius, 2015), chroniqué ici.
À découvrir sur les cimaises de Contrebandes :
Les œufs de Midori Furuhashi, la cartographie médiévale de Sophie Guerrive, les bêtes de Céline Guichard, Les tissus imprimés d’Étienne Pottier, les tatouages d’Aurélien Vallade …et les dessins de Benoît Préteseille.