Du vendredi 25 au dimanche 27 septembre prochains. Avec, sur le stand cinq étoiles de Contrebandes : Zeina ABIRACHED / BIG BEN / Jean-Christophe CHAUZY / Adrien DEMONT / FABCARO / Guillaume LONG / Piero MACOLA / Sandrine MARTIN / Chantal MONTELLIER / RICA / Anne ROUQUETTE / TANX.
Zeina Abirached
Quelques années après Partir, revenir, le jeu des hirondelles (Cambourakis), la franco-libanaise livre un second ouvrage ambitieux où il n’est cette fois-ci pas question de bombe ni de guerre, mais de bilinguisme et d’oscillations géographiques, la richesse apportée par l’élargissement du point de vue, à travers l’évocation d’un instrument de musique lui même bilingue : Le piano oriental (Casterman). Bien.
Big Ben
avait (un peu) remisé ses crayons depuis la fin des éditions Groinge qu’il co-animait depuis leur création dans les années 90. Jusqu’à ce qu’une élection municipale lui donne une nouvelle impulsion, en révélant sa vocation de dessinateur d’actualité ! Groinge a donc repris du service en juillet dernier et publié Chronique de la mise à mort d’une école, recueil de textes et de dessins acérés parus au fil de l’eau sur le blog On ne la ferme pas. Dans le viseur, le maire du Pradet qui a décrété et réalisé, hors promesses de campagne et malgré l’hostilité de ses administrés, la fermeture de l’école centenaire Jean Jaures. Bravo.
Jean-Christophe Chauzy
publie des albums de caractère chez les grands éditeurs depuis, pfou, hou la la. Passe sans ciller du polar (avec Thierry Jonquet ou Marc Villard) au burlesque (dans les pages de Fluide glacial). Toujours noir, le burlesque. Dans Revanche (avec Nicolas Pothier), il met en scène le bras armé et solitaire du prolétariat contre les patrons pourris. Sa dernière livraison, Le reste du monde, chroniqué ici, est un récit apocalyptique particulièrement réussi : trop réaliste pour ne pas être complètement flippant.
Adrien Demont
Vous avez peut-être déjà aperçu son travail sur les murs de Contrebandes à l’occasion d’une exposition collective consacrée à la revue Clafoutis. Son personnage fétiche est un chien qui porte sa niche comme une tortue porte sa carapace. Auteur d’un des livres les plus envoûtants de l’année, Feu de paille (6 Pieds sous terre). Chroniqué ici.
Fabcaro
Dessinateur et scénariste spécialisé dans le strip et l’humour. Pour paraphraser le regretté José Artur : “dans sa catégorie, c’est un des deux meilleurs“. La formule a le mérite de ne froisser personne. Auteur d’une des deux BD les plus drôles de l’année, qui raconte la traque d’un homme coupable de s’être pointé dans un supermarché sans sa carte de fidélité. Intitulé Zai zai zai zai, le livre est plébiscité au point que l’éditeur (6 Pieds sous terre, encore) a déjà dû le réimprimer deux fois. Remarque : Fabcaro est très prolifique. Depuis que vous lisez cette notule, il a dû sortir un ou deux bouquins supplémentaires.
Guillaume Long
tient un blog devenu référence : À boire et à manger. Le troisième tome recensant ses chroniques est publié en 2015. Le Monde pour le blog, Gallimard pour l’édition, on voit bien que nous avons affaire à un notable. Mais Guillaume n’a pas oublié d’où il vient, en publiant aux épatantes éditions Ici même l’épatant L’enfance de l’Art. D’accord c’était en 2014, mais on ne va pas pinailler.
Piero Macola
La dernière bande dessinée de cet auteur italien, dont le grand talent ne gagne qu’à être reconnu, raconte l’histoire d’un jeune marocain que la république française enrôle sans ménagement pour en faire de la chair à canon. Une vie plus tard, il continuera d’habiter en foyer pour avoir le privilège de toucher les maigres allocations qui lui sont dues : Le tirailleur (avec Alain Bujak). Un précédent et remarquable ouvrage, Aller simple (Vertige graphic), parlait de la déroute des soldats italiens remontant vers le nord après le débarquement américain de 1943. Remarque : Le tirailleur est inscrit à la sélection 2015 du prix des lycéens organisé par l’Agence régionale du Livre.
Sandrine Martin
revient avec un beau livre autobiographique, Petites niaiseuses, publié aux éditions Misma et chroniqué ici. Nous l’avions célébrée en novembre 2012 par une exposition des originaux de La montagne de sucre (l’Apocalypse). Depuis, elle a aussi dessiné une biographie de Niki de Saint Phalle, le jardin des secrets (avec Dominique Osuch, Casterman).
Chantal Montellier
n’apprécierait certainement pas qu’on la présente comme une institution. Dessinatrice engagée à gauche, très à gauche, militante féministe. Entre autres sujets traités : le viol, la catastrophe de Tchernobyl, la cavale de Florence Rey et Audry Maupin, la Commune. A dessiné dans Charlie mensuel, À suivre, Métal Hurlant, Ah! Nana. S’est imposée avec quelques rares consœurs (Brétécher, Cestac, Puchol…) dans l’univers masculin et macho de la bande dessinée (force est de constater que le combat qu’elle mène depuis les années soixante-dix n’est toujours pas achevé, mais qu’il a fait des émules). Dernier ouvrage publié : le premier tome d’une reconstitution autobiographique (Actes sud / L’An 2).
Rica
est un autre visage que vous connaissez bien si vous avez l’habitude de fréquenter les stands de Contrebandes. Sur un scénario de Sylvain Ricard, il publie à l’instant Unité combattante Trudaine (Glénat). “Y en a pour tous les goûts, du clair, du noir, du lavis“. Oui mais beaucoup de noir quand même. “On se refait pas, qu’y paraît“.
Anne Rouquette
navigue entre bande dessinée et illustration jeunesse, revient à Toulon quelques années après une première visite (déjà pour le salon du Livre en 2009 ) — il était temps ! –, à l’occasion de la sortie du psychanalytique Émilie voit quelqu’un, sur un scénario de Théa Rojzman (Fluide glacial).
Tanx
était là avec Anne Rouquette en 2009. Et avant encore, alors on ne la présente plus. Viendra avec des sérigraphies, des trucs auto-édités. Continue la bande dessinée malgré tout. Velue, tout chaud, est chroniqué ici (6 Pieds sous terre, décidément).