Une artiste espagnole sur les murs de Contrebandes en juillet et en août. Originaux fragiles et délicats d’un beau livre paru au Frémok en début d’année. Séance de dédicaces et vernissage jeudi 9 juillet.
Ces animaux laissent les humains à distance mais ne répugnent pas à se réunir, prédateurs et gibiers, dans une espèce de communion païenne et primordiale. Sont-ils si éloignés des êtres humains ?
Alice à la poursuite du lapin. Est-elle morte dans un accident de voiture, s’est-elle endormie au volant ? Elle franchit un sous-bois pour aboutir dans étrange cathédrale, sans croix, dont les murs sont couverts de tableaux représentant des scènes passées ou à venir, gouvernées par ces animaux qui ne se domestiquent pas.
Lever la truffe au ciel, se réfugier dans une grotte, boire l’eau pure, toucher le minéral ou un corps inerte. Interroger l’harmonie, revenir à la source comme une cosmogonie intime, on retrouve ici des images déjà vues dans les livres précédents de l’artiste valencienne, comme celle de la madone à l’entrée d’une grotte-matrice qui, ornée de peintures rupestres, renvoie à une version primitive de la cathédrale.
Expérience mystique. Alice drapée s’allonge et fait corps avec l’univers. Ne dit rien, les animaux communiquent par signes et par sons, les mots n’y sont pour rien.
Deux cases pour chaque page forment une bande dessinée car au delà des tableaux qui invitent à la contemplation, il y a bien progression narrative dans ce récit métaphysique.
Dessin à la mine de crayon, quelques incursions en couleur.
Exposition des originaux jusqu’à la fin de l’été, vernissage en présence de l’artiste jeudi 9 juillet à partir de 17h (Paz sera là dès le début de l’après-midi pour dédicacer ses livres).
Bibliographie, au Frémok :
Les animaux de distance — 2015
Nos terres sombres (avec Rémy Pierlot) — 2012
Ces leurres et autres nourritures — 2008
Encore un exemple où la vie est comme ça — 2004