En dédicace samedi 8 février à Contrebandes, une dessinatrice-chorégraphe qui livre des ouvrages comme autant de ballets. Un événement à ne pas rater.
Pour le titre du livre consacré à la maladie de son père, Marion Fayolle aurait pu choisir L’Homme en pièces mais il était déjà pris. Par elle-même, pour son premier livre.
Bande dessinée ou illustration : comme elle l’entend, hors normes. Son travail interroge les relations entre les êtres. Filles versus garçons, dans L’Homme en pièces. Les corps s’expriment, dansent ou s’affrontent — on ne sait jamais très bien, mais ne sortent pas indemnes de la rencontre. Ils se métamorphosent, comme si chacun portait en soi une transformation dont l’autre est le catalyseur. Dans La Tendresse des pierres, le père n’a besoin de personne pour révéler un mal qui contraint son entourage à compter les morceaux à défaut de pouvoir les remettre en place.
Une autre constante dans la bibliographie de Marion est le goût du jeu visuel et des faux-semblants, qui inspire ses réalisations pour les plus jeunes (dont le formidable abécédaire Nappe comme neige, aux éditions Notari).
S’emparant d’un sujet, elle trace une ellipse autour de lui. Son dessin, explicite mais pas trivial, joue de la métaphore et conquiert rapidement la presse (New York Times, XXI, Télérama, Muze, Psychologies magazine…) : délicatesse du trait, élégance de l’apesanteur, quelle que soit la gravité du thème abordé, l’apesanteur n’a rien à voir avec le détachement.
En 2009, après les Arts déco de Strasbourg, elle fonde avec Matthias Malingrëy et Simon Roussin la revue de bandes dessinées et d’illustrations Nyctalope. Le septième numéro vient de sortir.
Bibliographie (hors travaux collectifs) :
- L’homme en pièces (Michel Lagarde, 2011)
- Le tableau (Magnani, 2012)
- Nappe comme Neige (Notari, 2012)
- La tendresse des pierres (Magnani, 2013), en compétition officielle au festival d’Angoulême, fait l’objet d’une exposition au Pavillon Jeunes Talents
Réservez l’après midi du samedi 8 février !
