Sur les murs de Contrebandes à partir de mercredi 5 juin, vous aurez deux jours pour rencontrer Julie à l’occasion du festival Bulles en Seyne samedi 8 et dimanche 9. Bandes dessinées et illustrations pour tous.
Les petites traits de Julie Ricossé, quelques chroniques de Diana
Jeune illustratrice, Julie Ricossé parvient à rendre tous les détails et émotions d’une scène représentée, particulièrement grâce à ses petits traits et son riche imaginaire qui restituent chaque expression. Les regards sont intenses, les détails travaillés, toute la richesse des histoires est dévoilée.
Dans La Belle et la Bête (d’après madame Leprince de Beaumont, éditions Gallimard), tout ce que l’histoire a de merveilleux et terrifiant est mis en image et en couleurs, dans un bel album qui se lit et s’écoute, grâce à la mise en musique d’Isabelle Aboulker et à la voix de Jacques Bonnaffé.
Céleste, ma planète (Folio junior) de Timothée de Fombelle invente un conte moderne et écologique. Dans un monde futuriste, la Terre est plus qu’aujourd’hui en danger, mais oubliée. L’être humain s’oublie lui-même au profit du matérialisme. Jusqu’à ce qu’un jeune adolescent tombe éperdument amoureux de sa nouvelle camarade de classe, Céleste, elle-même gravement malade… Cette jeune fille si particulière s’avère, bien plus qu’elle n’en a l’air, importante pour les neuf milliards de Terriens que compte alors la planète : elle est le reflet de nos laisser-aller quotidiens et va nous en faire prendre conscience. Une fabuleuse histoire comme sait les écrire l’auteur, à lire absolument, dès 10 ans.
Pour l’Atelier du poisson soluble, Julie Ricossé a écrit et dessiné Peter au royaume d’En-dessous, qui n’est pas sans rappeler l’ouvrage précédent. En effet, dans cette histoire, Peter est un garçon qui vit aussi dans un monde pollué, sans joie. Mais il découvre dans les égouts (alors qu’il n’a pas le droit de sortir de chez lui) le Royaume d’En-dessous oublié et ignoré. Ce monde est luxuriant et foisonne d’êtres extraordinaires qui évoquent tous des créatures qu’on a pu rencontrer dans la littérature… Les références culturelles sont de la partie. Ces habitants, en montrant toutes les richesses de leur pays, vont faire prendre conscience des enjeux de l’utilisation raisonnée des ressources au garçon, afin qu’il transmette ces valeurs à son monde. Un ouvrage riche et débordant d’imagination à admirer !
Chez le même éditeur, Le Jour où j’ai perdu mon temps. Le texte d’Agnès Lestrade part de l’expression “perdre son temps” pour mieux jouer avec les mots, les sons, et se jouer d’eux aussi. Nous sommes alors plongés dans un monde étrange où le héros en costume bleu et aux yeux disproportionnés cherche son temps et angoisse de ne plus le retrouver. Une histoire proche de celles de Raymond Devos, à l’univers surréaliste. Il y a un peu des Montres molles de Dalà là-dedans !
En bande dessinée, à destination des plus grands : Mr Howard (avec Philippe-Henri Turin et Françoise Jay, éditions Sarbacane). Dans la traditionnelle bourgeoisie anglaise du début du XXe siècle, le jeune héros éponyme a des nuits agitées qui laissent des traces écarlates sur ses draps… Peu à peu, l’étrange et le fantastique envahissent la demeure, et le monde de la nuit prend le pas sur celui du jour dans une aventure palpitante dont le garçonnet devient le héros, le “Prince Brouillard”, lui d’ordinaire si effacé. Mais dans cet univers parallèle les choses ne sont plus les mêmes, il faut une bonne dose de courage pour en affronter les créatures. Espérons que la nourrice, affectueusement surnommée “Nutty” sera d’un bon secours… Quoique… À dévorer !