“Le jour où Walt Disney dessina Mickey pour la première fois, il avait égaré sa règle à oreilles. C’est pourquoi les oreilles de la célèbre souris sont tracées au compas” (Cavanna)

 

Cambrioleurs

Jake Raynal – Casterman

On connaît ce trait acéré pour le croiser régulièrement dans les pages de Fluide glacial. Pourtant, Jake Raynal se tient toujours à bonne distance de la gaudriole, et c’est encore plus vrai ici. Des cambrioleurs réunis par opportunité œuvrent dans une Europe en crise pour des intérêts qui les dépassent. Raynal pratique une bande dessinée “en prise avec le réel” (même quand il réalise l’indispensable Francis blaireau farceur avec Claire Bouilhac), dans un style réaliste mais non académique, qui ne va pas chercher ses effets sur les écrans de cinéma. Il serait vraiment dommage et paradoxal que son talent singulier condamne Cambrioleurs, œuvre intelligente et réussie dans le genre noir profond, à la confidentialité.

 

La vie rêvée du capitaine Salgari
Paolo Bacilieri – Delcourt

Fragments de biographie d’un romancier italien très populaire, contemporain et concurrent de Jules Verne, surtout connu en France par l’adaptation télévisée des aventures de Sandokan (ça remonte aux années 70). Bacilieri prend le temps de la description et privilégie l’anecdote. Ce n’est pas désagréable. Images de quartiers, ambiances d’époque. En se suicidant de bien violente manière, Salgari laissera une lettre à ses éditeurs : “à vous qui vous êtes enrichis sur mon dos en nous maintenant continuellement, moi et ma famille, dans un état de misère voire plus, je demande seulement qu’en échange de tout ce que je vous ai fait gagner, vous pensiez à mes funérailles”. C’était en 1911, le contrat était léonin. Heureusement, les relations entre auteurs et éditeurs se sont depuis beaucoup améliorées.

 

Douce pincée de lèvres en ce matin d’été
Laurent Bonneau – Dargaud

Un entraîneur de ping-pong se fait larguer. Avec son téléphone portable, il envoie des sms à des gens. Graphiquement joli dans le genre je-dessine-sur-des-photos. Se voudrait sans doute profond, réussit à être creux.

 

Cul nul
Anne Baraou et Fanny Dalle-Rive – Olivius

Séance de rattrapage, le livre est sorti à l’été 2012 : “la face cachée du sexe, celle dont on ne parle jamais par crainte du ridicule”. À chaque double page un nouveau couple. Une fille et un garçon font la chose ou s’apprêtent à la faire ou l’ont déjà faite, mal, en tout cas pas comme prévu même s’ils ne prévoyaient pas grand-chose. Baraou et Dalle-Rive se font investigatrices des plans cul foireux, de ces grands moments de solitude traditionnellement appelés à le rester. Enfin, si quelqu’un vous demande “je pourrais te mettre l’oreiller sur ta tête ? Parce que t’as vraiment une gueule de con”, cela mérite tout de même qu’on en parle. Elles en parlent, elles déballent des anecdotes entendues ou peut-être inventées, peu importe. C’est pathétique et très drôle, tout en finesse grâce au dessin aérien de Fanny Dalle-Rive (et malgré la lourdeur de certains protagonistes).

 

Ziyi
Cornette et Jürg – Scutella éditions

Un territoire qu’on imagine en guerre, une ville en ruine, des snipers qui visent quelques individus égarés. Un peu plus loin, à la lisière de la forêt, deux hommes fouillent une bicoque. Dans la cave, ils extirpent d’une cage un être improbable, une espèce de singe non homologué. Il incarnera tout au long de cette sombre histoire l’innocence face à la violence et la perversité des hommes. Malgré quelques effets discutables (dont la méthode papillon : quand vous voulez signifier des instants de grâce et de bonheur bucolique, faites voleter un papillon au dessus des protagonistes), Jürg et Cornette réussissent à distiller le dégoût du genre humain, voire de la vie elle-même. Aussi étrange que cela puisse paraître, c’est peut-être le plus fameux compliment qu’on puisse leur faire.

 

Hypocondrie(s)
Terreur graphique – 6 pieds sous terre

Quand l’écoute obsessionnelle de son propre corps s’étend à celle de l’autre, en creux, après la rupture. Un désarroi amoureux comme maladie imaginaire ? Le manque rend fiévreux et mélancolique, il faudra chercher l’apaisement dans des pilules de couleur. À moins que ce ne soit l’inverse, qu’un excès d’humeur atrabilaire ne conduise à la séparation, mais il faudra de toute façon chercher l’apaisement dans des pilules de couleur. L’œuf, la poule, l’affaire n’est pas tranchée. Terreur graphique réussit cette variation sur un thème vieux comme le monde, avec de beaux partis pris narratifs, comme cet inventaire cru des petites choses de la vie à deux intitulé Je me souviens (Georges Perec est cité en exergue), ou cet état des lieux avant restitution des clefs qui se transforme en revue spectrale des séances de batifolage sur le lino du salon, contre le carrelage de la cuisine, dans la cabine de douche. Hypocondrie(s) creuse un sillon intérieur pas très éloigné de celui de Rorschach. Même dans ses autres expressions plus légères et rigolardes, le travail de Terreur graphique a toujours une vocation cathartique (voir les jetés quotidiens de Make my day, punk, bientôt recueillies chez Vraoum). Plus Thérapie graphique que Terreur !

 

Spirou et Fantasio, dans les griffes de la vipère
Yoann et Vehlmann – Dupuis

Dans ce 53ème tome, les repreneurs Yoann et Vehlmann pointent la gangrène du monde actuel : le journal de Spirou est sournoisement racheté par une multinationale et notre héros perd jusqu’à l’usufruit de sa propre existence. Sujet audacieux vu le contexte. Le groupe Média-participations, propriétaire de Dupuis depuis 2004, n’est pas ce qu’on peut appeler une petite maison artisanale avec ses 320 millions de chiffre d’affaires. Il n’y a qu’à voir l’intense marketing réalisé dans les librairies et les médias pour le soixante-quinzième anniversaire du groom. Comment assumer alors ce thème iconoclaste et sa mise en abyme, comment réussir à retomber sur ses pieds vu les contraintes de la machine ? L’histoire doit finir de façon positive. Elle fonctionne dans son démarrage, tient bien la route jusqu’à révéler les motivations du méchant et richissime investisseur. Puis le scénario sature. À la fin, le monsieur sera puni par plus méchant et riche que lui (spoiler : il sera lui-même racheté). Spirou, même pas échaudé par sa mésaventure, ne sombrera pas dans l’anarchisme et l’autogestion, ouf, il ne cherchera pas un modèle économique différent pour son journal. À la page 48, c’est à dire la dernière, on le voit plein d’entrain et d’enthousiasme expliquer à Fantasio : “D’autres investisseurs se sont manifestés, persuadés que si la Viper avait voulu nous acheter, c’est que nous avions un gros potentiel… N’allons surtout pas les détromper”… La boucle est bouclée, tout ça pour ça ? Il y a comme qui dirait un problème dans l’intention.

 

Lionel J. et les PD du cul
David Snug – Marwanny corporation

En 2013, Lionel J. a l’opportunité de revenir sous les feux de la rampe. Supportera-t-il la pression médiatique ? Livre lu debout sous l’emprise de l’alcool, à la fin d’un vernissage qui s’éternisait. Rire intense, négligeant les regards torves des personnes alentour. Relu une fois les gens partis et les vapeurs dissipées : effet persistant. Cette imperméabilité au contexte est la marque des publications de qualité. Merci David Snug, merci John Marwanny. Les observateurs les plus avisés auront sans doute remarqué que l’éditeur panaméen se faisait une spécialité des ouvrages théoriques consacrés à la rue de Solférino (cf. Socialiste holocauste, par Pipocolor). Quand nous l’avons rencontré au forum économique de Davos à la fin du mois de janvier, il nous a expliqué qu’il comptait bien creuser le sillon de cette niche porteuse dans laquelle la concurrence ne s’est toujours pas engouffrée, on se demande bien pourquoi. Marwanny, toujours une longueur d’avance.

 

Le major et les extraterrestres
Emmanuel Reuzé et Jean-Luc Coudray – La Cinquième couche

Roman-photo de science-fiction en quatre tableaux rapidement brossés, où les protagonistes sont incarnés par des animaux empaillés, où les batailles intergalactiques opposent des agrafeuses à des presse-agrumes. Petite mécanique de la fin d’un monde. Sous la parodie, le cafard. Drôle et pas drôle, tordu et inquiétant. À découvrir.

 

Souvenirs de l’empire de l’Atome
Thierry Smolderen & Alexandre Clérisse – Dargaud

Très soigné dans sa réalisation, ces Souvenirs célèbrent la modernité des années soixante, une certaine vision du futur balisée par les architectes et designers de l’époque. Dans la même utopie, en vrac, l’exposition universelle de 1958, les couleurs primaires du formica, l’architecture organique, les tables basses de Ray Earnes, le style doux et anguleux de Friz Freleng, le rôdeur malabar de la série Le prisonnier, les fuselages de Jidéhem et la folie douce de Franquin (important au point d’apparaître ici comme figurant). Bref, tout le style “atome” et davantage, une déclaration d’amour de Thierry Smolderen à ses jeunes années (il est né en 54). Malheureusement, la mise en abyme et le poids de la fascination aboutissent à une impasse : le fond n’existe que par la forme, et malgré quelques belles trouvailles, l’histoire reste engluée sous les références, ne s’envole jamais. Le livre possède néanmoins une vertu : inciter le lecteur à  retrouver les pages poussiéreuses des vieux Zorglub, juste pour vérifier deux ou trois trucs…

 

Les idoles malades
Sourdrille – Les requins marteaux

Une mise en scène de soi qui rappelle Moerell ou Killoffer : Sourdrille est de toutes les cases qu’il dessine avec une précision académique, dans ce recueil de fables (certaines pré-publiées chez Psikopat) gouvernées par la frustration sexuelle. Pas étonnant que Robert Crumb applaudisse son travail, frère de fantasmes obsédé comme lui par des géantes aux formes rebondies. Sourdrille se donne la plupart des rôles masculins et pas seulement, à la fois Batman et Robin, gibier multiple d’amazones chasseuses à courre, dans une mythologie intime où tout est envisageable à condition de pouvoir regarder sous la jupe des filles et ensuite être puni comme un mauvais garçon. La fondue galloise, qui revient de façon récurrente en hommage au Dream of a rarebit fiend de Winsor McCay, était l’artifice culinaire trouvé par celui-ci pour évoquer les opiomanes de son temps. Mais Sourdrille n’a certainement pas besoin de substance psychotrope pour ne penser qu’à Ça. Et quand il a terminé de se représenter dans des situations embarrassantes, il dessine d’autres corps dans des positions scabreuses.

 

Crève saucisse
Simon Hureau et Pascal Rabaté – Futuropolis

Un boucher est cocu. Contrarié, il aimerait bien que tout redevienne comme avant et cherche l’inspiration dans sa collection de bandes dessinées. Pitch aussi épais qu’un boyau de porc, ambiance à la Joël Séria. Hureau et Rabaté sont des auteurs exigeants dont le travail ne laisse jamais indifférent, mais cet ouvrage est à la fois un petit Rabaté (scénario léger, dialogues moins inspirés que d’habitude) et un petit Hureau (dessin étrangement approximatif jusque dans la caractérisation du personnage principal). Déception !

 

Le beau voyage
Springer et Zidrou – Dargaud

Reconstruction après la mort du père. Album un peu tape à l’œil, mais intelligemment écrit et élégamment mis en images. Sortez les mouchoirs.

 

J’aurai ta peau Dominique A
Arnaud Le Gouëfflec et Olivier Balez – Glénat

Si vous aimez Dominique A, écoutez sa musique.

 

Le temps est proche
Christopher Hittinger – Hoochie coochie

Tranches de Moyen âge en 100 ans qui couvrent en gros la guerre du même nom, même si ce n’est pas tout à fait raccord avec les dates officielles. Fiction et anecdotes historiques, peste, disette, saccages. Le trait de Christopher Hittinger ne cherche pas la vraisemblance académique mais accompagne avec bonheur un propos très documenté, jamais lourd malgré la barbarie ambiante. On en conclut que la bestialité est tout ce qui reste à  l’homme lorsqu’il n’a plus rien. Sinon, on peut aussi se documenter avec la littérature scolaire officielle où on trouvera de la couleur et de beaux drapés : “à cette époque, la France est bien malheureuse. Le peuple des villes et des campagnes a faim. Il s’attaque aux seigneurs. Mais les pauvres gens sont massacrés. À Paris, le maire Étienne Marcel est assassiné” (p. 41). Par contre, Christopher Hittinger a complètement oublié de parler des stations de métro dans son livre.

 

Heureux qui comme
Nicolas Presl – Atrabile

Une jeune femme s’envole vers un pays noir pour sceller une histoire amoureuse tragiquement achevée. Toujours pas de texte chez Presl mais pour la première fois, un ancrage dans la réalité contemporaine et de la couleur utilisée de façon originale pour caractériser les objets et les êtres, le plus souvent par contours. Presl parle sans mots mais avec justesse de ces pays d’Afrique toujours rongés par le néocolonialisme, des rapports humains qui ne réussissent pas à sortir d’un cadre limité par l’ennui, le mépris, la stupeur et le cynisme. La jeune femme reviendra chez elle pour un nouveau départ en faisant une croix, au sens littéral du terme, sur son aventure africaine. Belle lecture.

 

Duncan chien prodige
Adam Hines – Ça et là

Adam Hines sait déjà qu’il lui faudra neuf volumes et une vingtaine d’années pour raconter son histoire : une version originale de la cohabitation entre espèces, où les animaux restent sous l’emprise des hommes bien qu’ils soient doués de parole et d’une intelligence similaire à la leur. Relégués au rang d’êtres inférieurs, ils défendent leurs intérêts par voie diplomatique ou posent des bombes pour terroriser l’oppresseur. Ça ressemble à certains rapports humains qu’on connaît dans la vraie vie. Une espèce de parabole, en quelque sorte. Adam Hines se hâte avec lenteur sur 400 pages, digresse ici et là, pourquoi pas ? Malheureusement, le fond est plombé par la forme. À feuilleter ce premier volume, on peut avoir l’illusion de la belle ouvrage et d’une certaine joliesse : elle ne résiste pas à la lecture. Dans un brouillard de gris, l’auteur abuse d’images photographiques retouchées et de surimpressions en tous genres, comme s’il voulait camoufler son absence de maîtrise graphique. Personnages totalement inexpressifs, cadrages systématiques en plan taille / poitrine : on se convainc assez rapidement qu’Adam Hines a beaucoup souffert sur ses planches. Et le lecteur souffre aussi en clignant des yeux avant d’abandonner la chasse au macaque (qui d’ailleurs se termine en eau de boudin et ça n’a aucune importance). Combien arriveront à terminer le pensum ?

 

La confrérie des cartoonists du Grand Nord
Seth – Delcourt

Seth creuse la nostalgie de son vingtième siècle préféré en s’intéressant à la biographie de personnages disparus, animateurs de télé (George Sprott), collectionneurs de comics (Wimbledon Green) ou dessinateurs de bandes (cette confrérie). Aucun de ces types n’a jamais existé, chacun incarne un fantasme poussiéreux, un rêve de malle ouverte dans un grenier. Seth parle de lui dans tous ses livres — même non autobiographiques. Enfant, il était sans doute fasciné par la petite lucarne, rêvait de posséder tous les comics du monde, imaginait que les dessinateurs dont il suivait le travail avec assiduité se retrouvaient sous la bannière d’un club d’initiés. Maîtrise du rythme, dessin impeccable, Seth est depuis longtemps un grand cartoonist du Nord. Moins réussie que Wimbledon Green, sa confrérie est malgré tout un bel objet qui se lit avec gourmandise …à condition d’aimer certaines madeleines.

 

Basewood
Alec Longstreth – L’Employé du Moi

Récit d’aventures destiné aux ados : une mystérieuse amnésie, de la nature sauvage, du dragon menaçant. Très américain, avec cette apologie de la famille unie contre l’adversité. Mainstream par le thème et le traitement narratif, “indé” dans le noir et blanc et le dessin statique, loin des canons de la bande dessinée d’action. Le dragon n’inquiétera personne, ce qui est dommage car l’auteur a visiblement l’intention de parfois faire sursauter le lecteur. Livre étrange, le cul entre deux chaises.

 

Plastic dog
Henning Wagenbreth – L’Association

Bandes dessinées humoristiques initialement proposées sur internet, dans le style pixel art d’avant minitel. Le résultat vaut graphiquement le détour, sans plus tarder si vous le souhaitez : les 24 pages (en tout et pour tout) sont lisibles en allemand ici. Vous pouvez aussi acheter le bouquin en carton édité par l’Association, si vous avez de l’argent et de la place sur vos étagères.

 

Big questions
Anders Nielsen – L’Association

Conte métaphysique de cinq kilogrammes qui, au contraire de Duncan chien prodige (comparaison qui ne vaut que parce que les deux livres sont sortis simultanément, font parler les bêtes, pèsent le même poids et sont proposés par le même diffuseur), se lit d’une traite et sans ennui malgré — grâce à ? — de très nombreuses plages contemplatives. Une colonie de pinsons, quelques bêtes sauvages et trois êtres humains se percutent sur une terre aride située nulle part. Les hommes justement, sont les animaux de l’histoire, muets ou taiseux dans le meilleur des cas, ne communicant que par gestes et pas forcément les plus tendres. Ils semblent errer sans but tandis que les bestioles causent, argumentent, élaborent des stratégies, vivent ensemble. S’il en faut, les pinsons seront les héros de l’histoire, des héros qui font masse mais vivent aussi individuellement. C’était une gageure : ouvrez le livre à n’importe quelle page et vous serez bien incapable de distinguer les volatiles malgré les planches de portraits qu’Anders Nielsen a malicieusement ajoutées en début et fin d’ouvrage. Ce n’est qu’avec le flux de lecture qu’on discernera des protagonistes qui se ressemblent tous, en douceur, non par les improbables prénoms censés les caractériser mais par leurs motivations, leur évolution dans l’espace et le temps, leur comportement très spécifique. Sur 800 pages poétiques et cruelles, ces pinsons, êtres grégaires, fragiles et nus, incarnent mieux que les hommes l’humanité et la vanité de l’existence. Un des livres essentiels de 2012.

 

Supernegra
Winshluss – Les Requins marteaux

Réédition d’un incunable augmenté de fonds de tiroir sur 12 pages, soit un quart de la pagination originelle. Certains fonds de tiroir valent bien des têtes de gondoles. Tout Winshluss est déjà là : la perversion des icônes enfantines, l’errance mortelle de crétins atomiques. Mickey et Dingo en plus ricanant et moins onéreux que l’œuvre entière de Floyd Gottfredson. Exigez Supernegra, en vente dans tous les bons supermarchés, et surtout chez votre libraire.

 

Mako
Boris Beuzelin et Lionel Marty – Glénat

Parfois, ouvrir une BD comme on allumerait la télé après une journée de travail, pour se vider la tête. Dérouler l’histoire, se dire que les auteurs sont plus obsédés par les plans cinématographiques que par les possibilités formelles de la bande dessinée : toujours cette tentation du story-board. De l’aventure, de l’espionnage, du méchant, du beau gosse, de la femme fatale. Quinze jours après la lecture, ne plus se souvenir de grand chose. Se rappeler simplement qu’on a passé un moment pas plus désagréable qu’un autre.

 

Friskoz invaderz
Le Double et Niro – Indeez

Après l’apocalypse, violences urbaines en mode humoristique. On dirait (un peu trop) de l’Ankama dans la production, la thématique, le soin référentiel apporté à la mise en forme, le côté bas du front assumé et jubilatoire. Plaisir manifeste des auteurs qui se communique au lecteur mâle (la Lectrice se sentira sans doute moins concernée).