Autour de La domination policière (La Fabrique, 2012-2021), un ouvrage décortiquant l’importance du système policier dans la reproduction des dominations capitalistes, racistes et patriarcales. Rencontre / débat samedi 6 avril à 18h30.

La violence policière n’a rien d’accidentel, elle est rationnellement produite et régulée par le dispositif étatique. La théorie et les pratiques de la police française sont profondément enracinées dans le système colonial: on verra dans ce livre qu’entre les brigades nord-­africaines dans les bidonvilles de l’entre-deux-guerres et les brigades anti-criminalité (les BAC) dans les «cités» actuelles, une même mécanique se reproduit en se restructurant. Il s’agit toujours de maintenir l’ordre chez les colonisés de l’intérieur, de contenir les territoires du socio-apartheid. Le développement des armes «non létales» – Flash-Ball, Taser… – propulse aussi une véritable industrie privée de la coercition. Rigouste montre comment l’expansion du marché international de la violence encadre la diffusion des doctrines de la contre-insurrection et permet de les appliquer à l’intérieur des métropoles impériales.
Cette enquête, fondée sur l’observation des techniques et des pratiques d’encadrement et de ségrégation depuis ceux qui les subissent et les combattent, montre comment le pouvoir policier assure la reproduction des dominations capitalistes, racistes et patriarcales dans la France contemporaine.
(Présentation éditeur)

Mathieu Rigouste est docteur en sciences sociales. Il a passé près de trente ans en banlieue parisienne, engagé depuis longtemps dans différents mouvements de lutte confrontés à la violence policière. Il est notamment l’auteur de L’ennemi intérieur (La Découverte, 2009), Les marchands de peur (Libertalia, 2011), Le théorème de la Hoggra (BBoyKonsian, 2012) et Un seul héros le peuple (Premiers matins de novembre, 2020).

Une proposition du laboratoire Nio Far.
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