Jeudi 15 octobre, à 18h45 : rencontre avec Nicolas Alep autour du livre “Contre l’alternumérisme”, qui appelle à s’extraire de l’utopie numérique et à refuser la numérisation du monde.

2020 marque l’accélération de l’emprise numérique sur nos vies, avec le grand mercato de la 5G et la porte ouverte par la pandémie sur l’extension du domaine du pixel : systématisation du télétravail à chaque fois que cela est possible, hybridation quasi systématique des enseignements universitaires, un usage toujours plus prégnant de l’écran qui encourage la virtualisation des relations interpersonnelles, la surveillance et le contrôle de tous par chacun – y compris hors de la sphère professionnelle, et la préemption des subjectivités par les acteurs du numérique (forcément privés), avec la fracture numérique en nouveau marqueur des inégalités sociales et territoriales. Dans cette perspective, s’équiper d’un Fairphone® ou de logiciels open-source peut-il être facteur de changement ? La technique est-elle neutre ? Peut-on l’orienter dans un sens plus favorable à la liberté, à la préservation des écosystèmes et au progrès humain ? Il nous paraît urgent de s’emparer de cette question de façon publique et collective : cette rencontre vient donc à point nommé.

Contre l’alternumérisme, par Julia Laïnae et Nicolas Alep, éditions La lenteur – 2020.
Le site des éditions La lenteur mérite le détour : ici.

“À mesure que l’informatisation galopante de la société se révèle une source infinie de nuisances, une myriade d’acteurs nous serinent qu’un autre numérique (r)est(e) possible : plus humain, plus écologique, plus coopératif. Les Gafam n’ont qu’à bien se tenir, les alternuméristes se font fort de convertir la méga-machine à profits qu’est Internet en outil convivial au service de la démocratie, du sauvetage de la planète, du bien-être de tous.
Dans ce bref essai mordant, Julia Laïnae et Nicolas Alep taillent un costume mérité aux bureaucrates verts de l’Ademe et du Shift project, au “filousophe” Bernard Stiegler, aux tenants du logiciel libre, de l’open data et de la civic tech. Il réaffirment une position encore insoutenable pour bon nombre de nos contemporains : défendre la vie sur Terre et la liberté humaine implique nécessairement de désinformatiser le monde”.

(Quatrième de couverture)

Image : Steve Cutts