Rencontre autour de cet ouvrage collectif consacré aux résistances à l’industrialisation de l’élevage, avec Guillaume Trouillard, dessinateur, et Jean-Pierre Berlan, agronome : jeudi 5 avril à partir de 17h, présentation / débat à 18h.

Produire toujours plus avec toujours moins de personnes. Étendre la bureaucratie et la sujétion à la zootechnie, accroître le contrôle  des fermes jusqu’à ce qu’un éleveur bravant un peu trop vigoureusement les injonctions administratives soit abattu par un gendarme, neuf jours après une tentative d’interpellation dont on dira qu’elle a mal tourné. On achève bien les éleveurs.

Le livre recense des analyses sur un panel de sujets allant du technicisme à l’antispécisme, la critique du capitalisme industriel en fil conducteur. Quelle alternative à ce système destructeur ? “L’agriculture de demain, c’est l’art de faire faire gratuitement par la nature ce que l’agronomie asservie au capitalisme industriel fait de façon ruineuse pour les sols, pour les agriculteurs survivants, pour le public et sa santé à coup (ou coûts) d’engrais, de pesticides, de machines et de dettes bancaires. Cette agriculture s’opposera point par point à cette guerre au vivant dont les OGM brevetés sont le couronnement. Elle sera fondée sur le travail en commun et non l’individualisme, sur la coopération entre savoir scientifique et savoir paysan, sur l’utilisation écologique des milieux et non leur négation, sur l’enracinement dans les terroirs et non le hors-sol, sur le respect des animaux et non leur torture, sur l’autonomie et la créativité des producteurs et non leur asservissement” (Jean-Pierre Berlan).

Un débat qui intéressera ruraux et urbains omnivores ou végétariens car, comme l’écrit en préface la coordinatrice du projet Aude Vidal, “les productions végétales sont soumises aux mêmes logiques prédatrices et destructrices. Le problème n’est pas tant le type de production, animale ou végétale, que le mode de production capitaliste et industriel”. Un mode de production capitaliste et industriel qui, précisons-le si nécessaire, touche aujourd’hui aussi bien le conventionnel que le bio.

On achève bien les éleveurs  – coordonné par Aude Vidal et illustré par Guillaume Trouillard, l’Échappée – 2017