Cinglant petit livre édité par la Fabrique, La domestication de l’art dénonce les politiques culturelles institutionnelles comme outils d’aliénation artistique, de contrôle social et d’aseptisation politique. Son auteur Laurent Cauwet nourrit le débat vendredi 19 janvier à partir de 18h30. Avec le copinage du Metaxu, où la soirée se prolongera en musique.

La culture officielle est devenue une entreprise qui a pour employés les poètes et les artistes. Ils ont des comptes à rendre à leur employeur : la prolétarisation des savoir-faire de l’art et de la pensée oblige à l’auto-censure et au formatage des œuvres commandées. L’entreprise culture, qui prône un humanisme universel, exporte le bon art et la bonne parole dans les quartiers populaires pour éduquer la plèbe, celle qui n’a pas les bons codes et qui n’est pas encore docilisée. Le mécénat privé est l’autre face de l’entreprise culture. Vuitton et son cadeau aux Parisiens, “le grand oiseau blanc” au bois de Boulogne ; Benetton et son projet “Imago mundi”, collection d’œuvres commandées à des artistes du monde entier – mais pas aux enfants qu’il fait travailler en Tunisie ou au Cambodge pour des salaires de misère; Lacoste et la fondation Cartier qui refusent que l’on parle de la Palestine dans leurs manifestations : la culture comme promotion de marques est elle aussi une mécanique de pacification efficace et rentable.”

Quelle peut être la place d’un artiste ou d’un poète, rémunéré par ce même État qui rémunère les policiers qui insultent, frappent, emprisonnent et tuent ?”

Laurent Cauwet anime la cellule éditoriale Al Dante (publication de livres, journaux d’interventions poétiques et/ou politiques, organisations de rencontres, festivals et autres manifestations, ouverture de l’espace culturel autonome Manifesten/ Marseille…) depuis 1994.

Metaxu