Il est un dessinateur flamboyant qui alterne les récits de genre et les figures libres, où souvent s’accumulent des personnages comme les convives du mariage sur la photo officielle. Hugues Micol a le génie de la composition et du mouvement, du torrent, de la submersion graphique. On l’expérimentera sur les murs de Contrebandes jusqu’à la fin du mois de novembre à travers les planches de Scalp, danse macabre contant par le portrait d’une brute la fondation sanglante des USA.

Des points de fixation en Orient et dans le grand Ouest. Récits de genre : western, science fiction, sagas historiques, mais il peut aussi agréger flics, poissons et savants fous, se laisser entraîner là où le pinceau le guide et nous courons derrière les protagonistes qui jamais ne s’arrêtent, bondissent, trébuchent, repartent pour un tour. Sur le plan de la dissipation d’énergie, dix minutes de lecture statique de 3, Séquelles ou Tumultes (Cornélius) valent aisément une séance à pousser de la fonte dans une salle puant la sueur.

On ne verra dans cette exposition que du noir et du blanc mais Hugues Micol excelle aussi dans la couleur directe, mélangeant souvent la gouache et l’aquarelle : voir Providence, un recueil d’images fantasmant l’Amérique profonde (Cornélius), ou les tableaux publiés dans la dernière édition de la revue Nicole — colts et grands espaces, encore — absolument renversants.

Passage furtif en 2016 à l’occasion d’une rencontre organisée autour de la revue Topo. Il s’installe à Toulon le temps de la Fête départementale du Livre, du 17 au 19 novembre prochains. L’occasion de célébrer le finissage de son expo samedi 18 à 19h.

À voir sur le site de la galerie Martel, un beau panorama de ses travaux.

À lire et voir sur Du9, un entretien et des animations autour du documentaire Alma, une enfant de la violence (Miquel Dewever-Plana & Isabelle Fougère).

Chronique maison de Scalp à lire ici.

Bibliographie sélective :

  • Le printemps humain (Casterman, 2015-2016)
  • Le chien dans la vallée de Chambara (Futuropolis, 2011)
  • Les Parques (Vents d’Ouest, 2007-2008)
  • Prestige de l’uniforme, avec Loo Hui Phang (Dupuis, 2005)

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