Jean-Baptiste Malet, auteur du très remarqué En Amazonie, revient pour débattre de son nouveau livre-enquête, à dévorer comme un polar : L’empire de l’or rouge (Fayard), ou comment résumer les méfaits du capitalisme mondialisé par l’exemple peu connu de la culture et de la transformation de la tomate d’industrie. Sur les fauteuils rouges de la librairie, Vendredi 4 août à 18h30.

La tomate d’industrie est partout. Peut-être pas sur les étals du marché, mais dans les boîtes de concentré, de ketchup, dans les jus, dans les sauces, dans les plats préparés, au restaurant, dans votre cuisine : difficile, voire impossible d’y échapper. La matière première se trouve essentiellement aux États-Unis (à destination intérieure), en Italie (à destination européenne), et puis en Chine. Où l’on constatera que l’authentique tomate italienne vient parfois du Xinjiang. Où l’on constatera que l’esclavagisme sévit aussi en Europe, et que les migrants ont une utilité économique certaine pour la mafia et les exploitants peu scrupuleux des Pouilles. Où l’on notera le privilège des populations africaines, à qui est réservé un jus infâme rajeuni au colorant car aucun baril ne doit se perdre, fût-il périmé. Où l’on comprendra que cette danse macabre ne s’organise pas en marge ni contre le système d’échanges commerciaux validé par les nations et les multinationales, mais en parfaite harmonie avec le néolibéralisme triomphant.

 

En Amazonie : Work hard, have fun, make history