Retour au dur sur les cimaises de Contrebandes jusqu’à la fin du joli mois de mai. Ivan Brun, artiste punk : bandes dessinées, peinture, pochettes de disques. Vernissage samedi 20.

Il extirpe l’essence — le pus —  de la société capitaliste. Son dessin expressif est assez éloigné de la manière spontanée qu’on associe traditionnellement au punk : un académisme malade pour mieux révéler la maladie. Scènes de guerre, villes labyrinthiques : partout, des corps et des esprits en décomposition subissent le monde plus qu’ils n’y participent. Futur ou pas futur ? Ce n’est certainement pas l’espoir qui transpire de ces images.

Dans No comment et War songs (Glénat), recueils de récits courts et sans paroles, les couleurs vives et la rondeur kawaï des personnages accentuaient encore la violence de la critique sociale. Avec Prof. Fall, adaptation d’un roman de Tristan Perreton sortie à l’automne dernier, le trait est redevenu quasi photographique. Tout commence et finit à Lyon. Ce livre complexe traite à la fois de la misère des grands espaces urbains, de la Françafrique et des trafics afférents, armes, corps et objets précieux. Il est un de ceux qui vous marquent durablement.

Ivan Brun tient le micro et/ou la basse dans les groupes hardcore Cochebomba et Vömit För Breakfast, pour lesquels il réalise aussi les pochettes. À découvrir parmi une multitude de planches (Prof. Fall en tête), illustrations et peintures, dans cette exposition sombre et foisonnante.

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