Un récit photographique de Thierry Azam, une suite sonore d’Alain Michon. Dix images mentales, traces de voyages oubliés, auxquelles ont été greffées des squelettes sonores, eux aussi vestiges d’expériences à demi effacées. En avril 2017 chez Contrebandes, vernissage le 22.

À découvrir dès le 5 avril, parce que le vernissage n’est peut-être pas le moment le plus approprié pour s’immerger et apprécier le dispositif (mais assurément le bon moment pour dialoguer avec les artistes).

Dénaturé, balisé, recomposé, vu au travers de vitres ou en reflet, souillé en sa surface ou en son sous-sol,
pour tendre encore à la luminosité magique, à la transparence et au suspens extrêmes, à la limpidité et enfin à la transfiguration
– le paysage doit être regardé à distance, soigné avec persévérance, sans bruit, sans éclat et sans preuves.
Thierry Azam

Je choisis la porosité, l’immixtion de l’extérieur, l’altérité. Je laisse les pièces sonores en état de latence, accepte l’intrusion d’éléments extérieurs qui viennent interagir avec ce qui est préalablement construit. Mes pièces sont faites de creux, de silence pour laisser la place aux insertions d’images, aux corps en mouvements, aux paroles des visiteurs. Des silences gris, des silences blancs de différentes durées s’immiscent entre les pièces. Ces assemblages aux repères indistincts éveillent l’écoute ; quand l’irruption d’un son crée le doute, l’auditeur le reconnaît ; comme un vol d’un papillon, il suspend son écoute, le temps se dilate… Alors on peut parler d’une approche plastique du sonore. Ces sonorités évoquent parfois des faits réels parfois non, d’autres encore sont là pour marquer, se rapprocher ou s’éloigner de ce que l’on regarde.
Alain Michon