Depuis Cleveland (Ohio), Contrebandes accueille l’auteur des remarqués Mon ami Dahmer et Punk rock et mobile homes, vendredi 6 février à partir de 17h. Une proposition de l’Agence Régionale du Livre pour le prix littéraire 2015.
Méfiez-vous de ce trait apparemment clownesque. Si vous pensiez vous installer dans une lecture aussi confortable que le canapé, il faut vous résoudre à une sorte de déconvenue. Mais déconvenue n’est pas déception. Déconvenue parce que Derf vous entraîne à un endroit où vous ne pensiez pas mettre les pieds : on enjambera quelques cadavres (d’animaux).
“Je n’ai pas connu Jeffrey Dahmer le tueur en série. J’ai seulement connu Jeff, le gamin bizarre et tourmenté avec qui j’allais à l’école.”
Parce que vous avez commencé par Mon ami Dahmer. Forcément, en entrant dans Punk rock et Mobile homes, vous voilà devenus méfiants. Vous entrez pourtant dans la lumière, celle qui poursuit les musiciens sur la scène d’un club qui sent l’urine et la bière, autrement dit le paradis.
Mon ami Dahmer et Punk rock et mobile homes sont les deux versants d’une même pièce, deux graines plantées sur le même terreau : le lycée comme espace transitionnel, lieu de tous les possibles et tous les dangers. Dans un cas, le plus étrange des lycéens sombre peu à peu dans la folie et la violence. Acné et pulsions morbides. Dans l’autre, le plus étrange des lycéens devient un héros local, le plus lumineux des ados. Acné et rock’n roll. Implosion d’un côté, explosion de l’autre.
“Les années soixante-dix. Dans les petites villes c’était très particulier. L’isolement. Les adultes absents. Un type d’ennui très singulier. Je pense que ces trucs sont vraiment la clef de nos vies à cette époque.”
(Extraits d’interviews à lire — en anglais — sur le site de l’auteur : Derfcity)
Mon ami Dahmer (Ça et là – 2013)
a reçu entre autres prix celui de la révélation à Angoulême en 2014. Comme quoi on peut encore être révélé à cinquante-cinq balais après plus de trente ans de carrière.
Punk rock et mobile homes (Ça et là – 2014)