«Éventail», une exposition des travaux de Benjamin Lacombe à la médiathèque de Sanary. Vente de livres par Contrebandes et dédicace de l’auteur : à la médiathèque, samedi 9 mars (jour de décrochage), de 10h à 12h30.

lilith.jpg Que vous ouvriez un des nombreux albums qu’il a réalisés pour la jeunesse, ou que ce soit un ouvrage destiné aux adultes qu’il a illustré, vous reconnaissez son trait à coup sûr. Les yeux sont le miroir de l’âme de ses personnages. De leur profond regard énigmatique, presque envoûtant, émane toute la mélancolie de leur être ; comme si chacun d’eux, en bon héros romantique, se savait enfermé dans son propre rôle. En ce sens, les images et les livres sont travaillés avec grand soin. Les teintes s’harmonisent avec le ton des histoires dans des gammes ocre, sépia laissant à penser que le temps a déjà agi. Le rouge de la pomme de Blanche-Neige, les cheveux roux d’Ondine, éléments-clefs, ressortent sur les pages face aux dominantes jaunes ou vertes.

L’esthétique de l’artiste jouant avec, et se jouant des contes et des classiques, dans un univers fantastique, gothique n’est pas sans évoquer les créations de Tim Burton, à la fois légères, faciles d’accès, et néanmoins étranges, presque dérangeantes dans leur approche. Mais, intrigué, on se laisse d’autant mieux prendre au piège et glisser vers un monde parallèle, quel qu’il soit. Grâce à l’art de Benjamin Lacombe, Les Contes macabres d’Edgar Allan Poe retrouvent toute leur noirceur et leur aspect énigmatique ; quant au lapin d’Alice au pays des merveilles, il n’a jamais eu l’air aussi peu jovial. La pâleur voire la blancheur cadavérique, de pair avec l’absence de gaieté de nombreux personnages participent naturellement de cette atmosphère sordide de l’entre-deux digne des romans noirs du XIXè siècle, qui nous interpelle avec brio.

Les histoires nous saisissent dès le premier regard et nous attirent irrémédiablement pour nous faire basculer dans leur monde si particulier.

Diana

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Le blog de Benjamin Lacombe