Kirigami d’amants, fragiles comme des insectes, figures évanescentes de couples brossées à l’encre, une magnifique exposition d’Alessandro Sanna, sur les murs de Contrebandes en novembre.

Il maîtrise l’aquarelle et l’encre de chine, affectionne ces traits ténus qui, d’un rien, domestiquent le vide pour révéler le galbe d’une jambe. Pas de crayonné, pas de reprise, la réussite ne vaut que par la tentative. Alessandro réalise des pochoirs sur lesquels son pinceau glisse en arabesques. Une fois le masque retiré, ils deviendront motif ou chevelure. Si ça ne fonctionne pas, le dessin part à la poubelle.

Avec une paire de ciseaux il élabore des kirigamis, qui sont à la découpe ce que les origamis sont au pliage. Là encore, seul le geste compte. Pas de contour à suivre, pas de colle pour unir ses couples qui formeront une entité unique.

Alessandro Sanna est italien, il vit à quelques centaines de mètres du Po, dans une région où les plus hauts reliefs sont dessinés par les clochers des églises et les cheminées des usines.

Ses travaux d’illustration ont largement franchi les Alpes et séduit des éditeurs d’ici comme Grandir, Mémo, Kaléidoscope, Ricochet.

En 2007, le centre Georges Pompidou a coédité avec Corraini le livre Exposition de peinture.

Il a récemment collaboré au New Yorker.

Contrebandes accueille Alessandro à  l’occasion de la fête départementale du Livre les 18, 19 et 20 novembre prochains. Vernissage de l’exposition vendredi 18 à 19h.

Bibliographie complète sur son site

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