Contrebandes accueille (samedi 17 septembre après midi) l’auteur plusieurs fois primé de Jésus Betz et Uma la petite déesse. Des noms féminins barrent souvent la couverture de ses livres et c’est encore le cas pour les deux plus récents : Anouketh, un album à destination des enfants et Ursula, une bande dessinée intéressant davantage leurs aînés. Comme une obsession. Fred Bernard, qui es-tu vraiment ?

Une partie de son travail s’écrit à quatre mains. Plus exactement, il écrit des histoires que François Roca met en image avec les couleurs vives et le trait hyperréaliste qu’on lui connaît. Bientôt vingt albums à leur actif entre le Seuil et Albin Michel et de nombreux prix, dont deux Goncourt jeunesse.

Il réalise parallèlement des bandes dessinées en tenant lui-même la plume et les crayons, son dessin est à l’opposé de celui de Roca : jeté et sans grande précision, seul le mouvement, la composition et le déroulé du récit comptent. Aller à l’essentiel.

Il puise son inspiration dans les voyages et les rencontres, d’Ouest en Est, odyssées légendaires et figures dramatiquement héroïques, espoir et humanisme comme fils conducteurs.

Il aime les femmes qui souvent le lui rendent bien. Il les raconte pour mieux les comprendre, de Jeanne à Lili love Peacok, Cléo, aujourd’hui Ursula.

Il aime ses personnages et souhaiterait étoffer leur existence de papier. Elle se prolonge alors dans des directions inattendues. Ainsi Jeanne, créée sous le pinceau de Roca dans Jeanne et le mokélé s’épanouira-t-elle dans La tendresse du poulpe et L’ivresse des crocodiles, titres malheureusement indisponibles à l’heure où ces lignes sont écrites car le Seuil a tourné la page de la bande dessinée. Depuis, Fred s’est tourné vers d’autres éditeurs. Avec L’homme Bonzaï, publié chez Delcourt, il détaille le parcours d’un homme victime d’une malédiction étrange, que nous avions déjà  croisé dans un premier livre au titre éponyme et une fois encore illustré par Roca. C’est aussi chez Delcourt que s’achève sa trilogie de portraits féminins débutée chez Casterman (Lily Love Peacok) et Nil (Cléo).

Wikipedia détaille sa longue bibliographie.

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