Un an après sa première visite, l’auteur italien revient pour la sortie de La faute à 68 (Les Enfants rouges). Ne ratez pas cette rencontre avec un grand monsieur de la bande dessinée transalpine.
Pardon ? Encore un bouquin sur Mai 68 ?
Oui, mais non.
La faute à 68 n’est pas préfacé par Daniel Cohn Bendit ou André Glucksmann ; il n’a pas la forme d’un pavé, ne bénéficie d’aucune campagne promotionnelle dans les supermarchés. Cela marque déjà une certaine originalité. Surtout, on n’y parle pas des “événements” parisiens : tout se passe à Milan.
Luttes ouvrières, émancipation, anti-impérialisme. À la fin des années soixante, un même souffle infiltre l’ensemble des sociétés occidentales. Les conséquences ne seront toutefois pas les mêmes pour tout le monde. En Italie, pas de conclusion pacifiée par les urnes. Les relations troubles et persistantes entre pouvoir politique et milices néo-fascistes, la radicalisation d’un mouvement abandonné aux luttes fratricides et à la répression annoncent deux décennies de violences : les années de plomb.
Pour ELFO et tant d’autres, l’attentat de Piazza Fontana marque la fin de l’insouciance, un passage à l’âge adulte qu’on aurait souhaité moins brutal.
Love stores, son précédent ouvrage, était construit par fragments tel un puzzle. Il n’y a pas plus de linéarité dans La faute à 68, récit nostalgique et distancié : différents événements sont évoqués sans souci chronologique, petites histoires qui appellent la grande.
Dans sa version originale, le livre est sous-titré “chroniques des années rebelles”. Ces chroniques faussement fictionnelles mettent en scène un jeune homme timide, alter-ego de l’auteur pris dans un tumulte qui le fascine et le dépasse.
ELFO revient nous voir et c’est un grand bonheur. Attention ! Il ne sera là, en compagnie de son éditrice Nathalie Meulemans, que dans la matinée et en tout début d’après midi, samedi 17 mai.