Un fond rouge brique, un portrait de profil, telle est la première de couverture de ce livre qui d’emblée, attire l’œil par ses couleurs vives, couleurs qui créent des images indissociables du texte.

Ce que le peintre dessine est représenté sur nos pages, où des dessins plutôt naïfs et sans perspective mais aux teintes acidulés, tels ceux d’un enfant, se mêlent à la figure du peintre qui n’apparaît plus qu’en noir et blanc, de même que quelques représentations techniques (la tuyauterie par exemple) comme griffonnées par le stylo noir d’un adulte. L’imaginaire enfantin et la réalité du monde semblent ainsi s’associer et cela se retrouve dans l’histoire même.

Les inversions du sujet et les rimes proposées donnent un rythme de comptine dans lesquelles le narrateur s’adresse directement à nous, et qui s’oppose dès le début aux contes de fées : l’action ne se situe pas dans un château mais dans une ville qui pourrait être celle du lecteur de cette histoire, d’un peintre roux qui invente son monde en dessinant. Les œuvres deviennent réalité mais il ne faut pas croire que cet univers est idéal ! Il est aussi confronté aux exigences extérieures comme se lever tôt le matin, la pluie. Les deux notions d’imaginaire et de réel coexistent.

Cette histoire, aussi belle à écouter qu’à regarder est propre à maintenir en éveil ou à éveiller le rêve des petits et des grands enfants pour qui tout est possible. Un magnifique moment de partage !

Diana

Le petit monde du peintre roux

Janusz Stanny et Malgorzata Smorag

Éditions Mémo, 2007, 16€